Conduire sa moto par grand vent
Sur la route, le vent très fort peut s’avérer très dangereux, surtout pour nous, motard.es. Et comme nous sommes particulièrement gâtés en ce moment, voici une liste de conseils que vous pourrez appliquer lorsqu’Eole fait des siennes.
Comment conduire sa moto lorsqu’il y a beaucoup de vent ?
-
Panneaux A24
Dans les endroits où le vent est fréquent, des panneaux de signalisation A24 signalent le vent latéral. On les trouve à environ 150 mètres en campagne et 50 mètres en agglomération. Des manches à air complètent le dispositif afin de signaler l’intensité du vent latéral. Servez-vous en pour apprécier l’intensité du vent et ne pas être surpris.
-
Prévoir son trajet
Le mieux, c’est déjà de savoir à quoi s’attendre : regardez donc la météo avant un trajet important et n’hésitez pas à le reporter si vous sentez que les conditions vont être dantesques. Si c’est impossible, alors il va falloir vous préparer. Si vous le pouvez, pensez à enlever votre top-case qui peut être une source supplémentaire de prise au vent.
-
Lire le paysage
La malice du vent réside dans ses bourrasques. Ce n’est pas un phénomène linéaire et les saccades des masses d’air peuvent représenter 40 % de force supplémentaire. Du coup, il est nécessaire de bien comprendre son environnement afin d’anticiper du mieux possible les changements de force du vent, qui peuvent donner l’impression de vous déstabiliser.
Ainsi, il est préférable de savoir comprendre ce qui va vous secouer : un camion croisé, qui va vous provoquer un gigantesque appel d’air. Une trouée dans la végétation, dans une forêt, un terrain vague après un immeuble, un gros talus… Un pont va temporairement vous protéger avant de vous renvoyer d’autant plus brutalement dans la tourmente. Du coup, toujours dans une même logique d’anticipation des mouvements de la moto, on roulera de préférence au milieu de sa voie, ce qui permet à la moto d’éventuellement faire des écarts avec moins de conséquences. Bien entendu, on pensera aussi à réduire sa vitesse, encore plus si la route est mouillée.
Naturellement, lors de grands vents, il est possible de retrouver sur la route, des branches, des objets, voire des arbres. Il encore plus important d’adapter son allure en la réduisant afin de rester maître de sa moto et pouvoir freiner à temps. Faites attention notamment en abordant un virage sans visibilité qui peut cacher un obstacle au milieu de la route.
Vous pouvez cliquer ce lien pour vous remémorer les bons conseils sur le regard 😉
-
Comment lutter contre le vent ?
Que votre moto se mette à bouger, à s’incliner, il va falloir s’y habituer. Le cas de figure le plus impressionnant, c’est un vent de travers constant qui va vous obliger à rouler avec de l’angle en ligne droite. Sans grandes bourrasques, c’est plutôt facile, finalement.
Il ne faut pas s’accrocher à sa machine comme un pendu, à s’en faire blanchir les phalanges tellement on est crispé. Au contraire : on la tient fermement avec les genoux, mais le haut du corps est plus souple. On gagnera même à se « compacter » un peu sur la moto. C’est-à-dire, à s’abaisser et se pencher un peu vers l’avant (sur le réservoir) pour réduire la prise au vent. Le passager éventuel veillera à vous « coller » un peu, pour ne pas laisser de prise au vent entre vous deux.
Coudes un peu pliés, on laisse la moto osciller un peu, en poussant sur le guidon ( braquage inverse ) si nécessaire.
-
Attention à la fatigue
Enfin, ne sous estimez pas la fatigue que représente le roulage dans ces conditions. Des pauses régulières et une alimentation chaude sont alors nécessaires. Pour rappel, les signes de la fatigue sont : douleurs au dos, picotements des yeux, regard fixe, besoin de changer de position notamment. Et la fatigue aura pour effets : des réactions et réflexes plus lents, associés à des gestes moins précis et un regard moins efficace.
N’hésitez pas à utiliser des bouchons d’oreilles. En limitant le bruit, vous limiterez un des facteurs de fatigue.
Voilà pour les quelques conseils qu’il faut avoir en tête lorsqu’on veut conduire sa moto par grand vent. En résumé, on sert les genoux et on se penche en avant. Tiens, ça ne vous rappelle pas le plateau ? 😛